Le mot « iatrogène » vient du grec ancien, combinant le préfixe iatros (médecin) et le suffixe génês (« engendrer »). La iatrogénèse médicamenteuse désigne l’ensemble des effets néfastes provoqués par un traitement médical. Le cabinet du chirurgien-dentiste Guy Ananou dévoile les dessous d’un scandale sanitaire à propos duquel les politiques ne semblent que bien peu concernés.
La définition du terme « iatrogène » englobe donc les effets indésirables liés à un ou plusieurs médicaments
- soit sans qu’il n'y ait mauvais usage de ceux-ci
- soit liés à un mauvais usage thérapeutique du fait du professionnel de santé ou du malade lui-même.
Comme bien souvent, les enfants et les personnes âgées sont les plus touchées par ce problème, en particulier les personnes âgées du fait de la polymédication, de l’altération de leurs fonctions physiologiques ou encore de la diminution de leurs capacités mnésiques (mémorielles).
Aussi, lorsqu'un effet iatrogène met en danger la vie du patient, on parle alors d’accident iatrogène. Ceux-ci sont fréquents, provoquant des hospitalisations (plus de 150 000 par an) touchant en majorité les femmes et provoquant 13 à 18 000 décès par an. Selon le collectif « Bon usage des médicaments » ces accidents seraient évitables dans 45 à 70 % des cas.
Enfin, les chiffres étant approximatifs, une seule étude a pu être réalisée ces dernières années, l’étude EMIR (Effets indésirables des médicaments : incidence et risque) en 2007. Par la suite, les parlementaires refusèrent et refusent toujours de lancer une étude sur les conditions de délivrance et de suivi des autorisations de mise sur le marché des médicaments. Entre les décès en secteurs public et privé et les effets indésirables légers qui ne sont pas déclarés, les chiffres seraient tronqués et sous-estimés. En dernière analyse, la fourchette des décès serait plus proche des 34 000 décès et plus par an que 13 à 18 000.