Vers la fin des amalgames au mercure ?

Parce qu’ils contiennent du mercure, les amalgames dentaires sont concernés de près par la décision du Parlement européen de limiter leur utilisation en vue d’une disparition totale d’ici 2030. Les raisons avancées sont sanitaires et environnementales. Le cabinet dentaire du Docteur Ananou fait le point sur cette décision et ses répercussions sur vos soins de santé. Un article à retrouver sur le blog, avec toutes les informations dentaires et actualités du moment.

Image d'une dent en travaux pour évoquer le cas des amalgames au mercure en dentisterie.

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Comment utilise-t-on le mercure en dentisterie ?

Une fois installée, la carie forme une cavité dans la dent. Lorsque l’on tarde trop à prendre rendez-vous chez le dentiste, elle provoque des douleurs dentaires importantes et peut facilement dégénérer en abcès. Il existe alors différents traitements pour soigner l’affection, parmi lesquels la pose d’un amalgame - plus fréquemment appelé « plombage ».

Il s’agit d’une pâte formée à partir d’argent, de zinc, de cuivre ou d’étain et qui contient jusqu’à 50 % de mercure. Elle sert à obturer la cavité formée dans la dent afin de la protéger durablement.

Aujourd’hui le mercure est présent dans 70% des plombages. Utilisée depuis plusieurs siècles, la technique du plombage tirerait son origine de la Chine qui aurait eu recours à cette pratique dès le 7e siècle. Elle ne se répand vraiment qu’à partir du 19e siècle où l’on utilise déjà le mercure mélangé à d’autres métaux : l’argent, le cuivre, l’étain… pour obturer les dents cariées. Si son utilisation est aujourd’hui limitée, on estime tout de même que 17 tonnes de mercure est aujourd’hui présent dans la bouche des Françaises et des Français.

Quels dangers ?

Le mercure est un métal lourd, extrêmement polluant et toxique. Pour les soins dentaires, il doit son succès à son efficacité reconnue depuis fort longtemps, qui est renforcée par son prix bon marché. En revanche son utilisation est aussi vivement contestée pour son impact néfaste sur l’organisme et l’environnement. L’organisation Mondiale de la Santé (OMS) classe le mercure parmi les dix polluants les plus toxiques pour la santé des êtres humains. Il est en effet un perturbateur endocrinien puissant et dangereux, potentiellement impliqué dans le développement ou l’aggravation de certaines pathologies. Source de pollution, le mercure est aussi dangereux s’il est déversé dans la nature. Aussi, pour avancer vers une disparition progressive, il est nécessaire de prendre quelques précautions sanitaires.

Une disparition progressive

Discuté depuis de nombreuses années, le recours au mercure dentaire va progressivement être diminué pour disparaître totalement d’ici dix ans. La Commission européenne a récemment tranché : à compter du 1er juillet, les dentistes ont l’interdiction de poser des amalgames dentaires aux femmes enceintes et allaitantes ainsi qu’aux enfants de moins de 15 ans.

L’année suivante, ils et elles devront s’équiper d’un séparateur d’amalgame afin de recycler une partie des amalgames usés et d’empêcher l’évacuation des particules toxiques dans l’environnement.

À terme, l’Europe compte bien bannir l’utilisation du mercure dentaire et encourage vivement les dentistes à se tourner vers des alternatives plus respectueuses.

Les solutions de remplacement

De manière générale, on tend à éviter le recours aux métaux en bouche. Mais, lorsque cela est nécessaire, on préconise l’utilisation d’éléments moins toxiques. Les meilleures alternatives au plombage au mercure restent à l’heure actuelle l’incrustation ou la couronne en céramique.

Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à contacter votre dentiste pour en discuter avec lui et trouver des solutions plus adaptées et respectueuses de votre santé.

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